Opérateur économique béninois, Awali est spécialisé dans le commerce des produits tropicaux. Awali stocke souvent le maïs, le soja, les mil et autres produits pour vendre par la suite. Awali a pour base Parakou. Il fréquente cependant la plupart des communes du nord régulièrement à la recherche des produits de son commerce. Beaucoup de personnes le connaissent dans ces différentes localités et lui proposent leur service soit pour lui vendre leur propre produit ou pour l’aider à en acheter chez d’autres personnes et l’aider à faire la collecte. Un jour Awali reçoit un coup de fil d’un homme, Alassane on l’appellera, qui lui propose un stock non négligeable de maïs et de soja. Alassane fait comprendre à Awali que le stock est non négligeable et qu’il faut qu’il descente immédiatement s’il est intéressé ou qu’il envoie déjà un peu d’argent comme garantie de la marchandise. L’agenda de Awali ne lui permettant pas de se porter tout de suite vers Alassane, il décide de lui envoyer une somme pour garantir les produits, le temps de se libérer pour aller chez Alassane. Une semaine environ après, Awali se trouve dans la localité de Alassane qu’il appelle pour savoir sa position. Celui-ci ne se doutant pas de la présence de Awali dans son village, lui signale qu’il est à la maison. Quelque minutes après, voilà Awali chez Alassane. Après les salutations d’usage, Awali dit être venu faire le point des marchandises et verser le reste du prix. Awali demande à Alassane de lui montrer les produits. Désemparé parce qu’il n’avait pas préparé la venue de Awali, Alassane commence par tourner en rond. Il finit par montrer quelques sacs de maïs et de Soja. Etonné, Awali demande : C’est tout ce qu’il y a ça ? C’est ça que tu appelles un stock non négligeable ? Ok, faisons le point par rapport à ce que je t’ai envoyé comme l’argent. Quelques petite minutes de calcul et les deux parties se mettent d’accord qu’avec le montant envoyé et la marchandise disponible, Alassane reste devoir 550.000 franc à Awali. Déçu par le comportement de Alassane, Awali réclame que lui soit versé en même temps les 550.000 francs. Ce que Alassane n’avait plus avec lui. Awali le conduit immédiatement au commissariat. Dans l’incapacité de verser la somme due Alassane est déposé en prison au bout de 48h de garde à vue. Alassane a comparu le 1er février. A la barre, Awali raconte les faits. Alassane est invité à la barre. Président : Monsieur, voici ce que vient de dire monsieur Awali. Vous avez donc inventé une histoire pour lui escroquer de l’argent ? Alassane : Non, pas du tout monsieur le président. Ce n’était pas une histoire inventée. Je ne voulais pas l’escroquer. Président Et c’est quoi alors ? au moment où vous l’appeliez aviez-vous vraiment en main un grand stock de marchandises comme vous l’aviez prétendu ? Alassane : Non monsieur le président, mais en fait certaines personnes en avaient et étaient prêtes à me les livrer. Président : Mais si c’était le cas, pourquoi n’avez-vous pas acheté la quantité correspondante à la somme que Awali vous a envoyée ? Alassane : Silence Le procureur prend la parole et demande : Où sont passés les 550.000 ? Alassane : En fait j’ai distribué 400000 à ceux qui devaient me livrer et j’ai gardé 100.000 pour tourner moi-même. Procureur : l’avez-vous ainsi expliqué à Awali ? Alassane : Eh non, il ne m’en a pas donné l’occasion. Il était déçu et fâché. Il ne voulait que la marchandise ou son argent. Procureur : A raison non ? vous lui aviez dit que vous avez la marchandise. Vous ne lui êtes pas revenu pour l’informer qu’il faut forcément plus d’argent pour garantir la marchandise. Il vient, il ne trouve pas, mettez-vous à sa place ? Le président prend la parole et demande à Alassane comment il compte faire pour que Awali entre en possession de ses fonds ? Alassane : Nous avons apporté pour lui ici 350.000 francs. Il va rester 200.000 que nous lui remettrons d’ici deux mois au plus. Sur ces mots le procureur fait sa réquisition et demande que Alassane soit condamné à 18 mois d’emprisonnement avec sursis, 50.000 francs d’amende et 200.000 de dommages et intérêts. Le président prenant la parole confirme la proposition du procureur. Kolawolé BIAOU
Journaliste - chroniqueur judiciaire |
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Décembre 2024
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