L’affaire se passe à Parakou. Nous sommes dans la nuit du 1er octobre 2023. Razack, nous lui prêtons ce prénom, après une stressante journée dans sa boutique, ramasse la recette de sa journée et décide de s’offrir un peu de relaxation avant de rentrer chez lui pour dormir. Après avoir soigneusement dissimulé sa recette dans une pochette, il la range dans le coffre de sa moto. Il prend alors le chemin d’un lieu où ordinairement il passe, quand il en a envie, le clair de lune avec des amis. Ils y papotent joyeusement. C’est un lieu fréquenté par la jeunesse parakoise. Une fois sur les lieux, Razack se souvient qu’il devait remettre 02 mille FCFA à l’un de ses amis sur place. Il s’approche de sa moto, l’ouvre et prend un billet de 10 mille pour rembourser sa dette. Il tend le billet à son ami et prend la monnaie de 08 mille qu’il met dans la poche de sa chemise. Pour se mettre à l’aise et se sentir bien, Razack enlève sa chemise, la pose sur la natte avec la clé de sa moto à côté et s’étend. Entre-temps une des personnes à l’endroit où il se trouve demande à le voir en privé. Razack se lève et se retire avec l’homme pour l’écouter. Il rejoint ensuite sa place et ne se doute de rien. Quelques temps après Razack décide de rentrer chez lui. Il se rhabille, prend la clé de sa moto et s’approche de celle-ci. Avant de démarrer la moto, une petite voix intérieure lui suggère de vérifier son coffre pour bien s’assurer que son argent est bien là. Point de pochette à portée de mains. Grand étonnement pour Razack. Après une dizaine de minutes à fouiller minutieusement le coffre de la moto, ses habits et les environs, Razack se rend à l’évidence. Quelqu’un lui a soustrait sa pochette avec l’argent qu’elle contient. « Les amis quelqu’un a-t-il retrouvé une pochette avec de l’argent là-dedans ? Je l’avais avec moi en arrivant ici. J’y ai même enlevé un billet de 10000 FCFA pour payer une dette sur place et voici le reliquat ici dans ma poche ». Razack plonge sa main dans la poche de sa chemise et en sort 8 mille qu’il montre à tous. Il attend sur les lieux environ une trentaine de minutes. Personne n’a trouvé sa pochette. Razack décide de rentrer chez lui. Mais avant de quitter les lieux il annonce : « La pochette contenant environ 300 milles francs m’a été volée ». Il prévient avec grande assurance : « Je vous préviens. Le voleur sera connu les jours prochains ». Sur ces propos, Razack prend sa moto et s’en va. Quatre jours après, Razack revient au même lieu et se renseigne. Il veut savoir qui est Abou parmi ceux qui étaient présents ce soir-là. On lui donne le contact de Abou et Il l’appelle : « Allo Abou, c’est Razack. Mes vérifications occultes révèlent que c’est toi qui a dérobé ma pochette d’argent la nuit du 1er octobre dernier alors qu’on prenait l’air. Viens tranquillement me la rendre, on gère cette histoire à l’amiable et ça s’arrête là ». « Je te rappelle stp » répond à l’autre bout du téléphone Abou. « Ok » répond Razack. « J’espère ton rappel ». Mais Abou ne rappelle pas et toutes les tentatives pour le joindre restent ensuite vaines. Une semaine plus tard, un après-midi, le téléphone de Razack sonne. Numéro inconnu. Razack décroche : « Allo... » Oui Allo Razack, c’est Abou, je te retrouve où ? » Razack : « Viens au lieu où on a eu contact. « Ok dans combien de temps ? » relance Abou. « J’y vais de ce pas » rétorque Razack. Abou était au rendez-vous cette fois-ci. Face à face avec Razack, il se met à genoux et passe aux aveux. « C’est vrai, c’est moi qui ai volé ta pochette avec l’argent. Je te supplie excuse-moi ». « T’excuser ? pas de souci ». Répond calmement Razack « mais à condition que tu me retournes mes sous ». « Je ne les ai plus ». Lui lance Abou. « Quoi ? Je n’ai pas bien entendu ». « Tu blagues oui. Je vais prendre mon argent. Je ne veux rien entendre. Combien as-tu en main ». « Rien » laisse entendre Abou. « Ok tu vas dire aux forces de l’ordre comment tu vas me rembourser ! » Razack conduit alors Abou au commissariat. Placé sous mandat de dépôt, Abou, sur toute la ligne, reconnaît les faits. On lui demande de prendre des dispositions pour rembourser Razack. Sa famille promet d’essayer. Une de ses épouses lui envoie 80.000 FCFA pour commencer par rembourser Razack. Abou donne 70.000 F et retient 10000 F. A l’audience le 14 novembre dernier, à la question de savoir comment il va rembourser le reste de l’argent, Abou garde le silence. Le ministère public requiert contre Abou une peine d’emprisonnement de 12 mois fermes et le paiement de 230 mille francs de dommages et intérêts en complément des 70.000 F déjà remis à Razack. Le juge suit les réquisitions du ministère public. Abou est conduit en prison pour y purger sa peine. Kolawolé BIAOU |
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