Ousmane et Aliou on les nommera ainsi, sont deux amis qui vivent dans la localité de Kalalé. Les deux amis s’adonneraient à des actes hors la loi. Ils sont tombés récemment dans les filets de la population de cette commune. En effet cette population accablée par les braquages réguliers et les vols d’animaux divers dans la commune surtout le vol des moutons, a tendu des filets un peu partout dans la commune pour mettre la main sur ces personnes qui troublent leur quiétude. Nos deux amis n’ont pas tardé à tomber dans le filet de la population. Une nuit autour de 02h les deux amis sur une moto commencent par chercher sur qui ou sur quoi jeter leur dévolu. Après une quarantaine de minutes de ronde et d’observation, un troupeau de mouton aux abords d’une voie est ciblé. Vite les deux amis scrutent rapidement les environs et passent en action. C’est sans compter avec la veille des populations qui sont déterminées à en découdre avec les personnes qui perturbent leur sommeil. Les deux amis garent la moto dans un petit coin non loin du troupeau de mouton. Ils gardent le calme environ une dizaine de minutes pour que le troupeau ne se rendent pas compte de leur présence. Mais aussi, pour bien s’assurer qu’il n’y a aucune présence dans les environs. Comme un éclair, Aliou passe à l’acte. Le voici au milieu des bêtes et déjà deux moutons bien maitrisés dans ses bras. Les moutons sont automatiquement empêchés de bêler Le reste du troupeau se disperse. Aliou se rapproche de la moto sur laquelle l’attendait Ousmane. Il s’assoit derrière la moto et dispose les moutons entre eux. Un groupe de personne, une dizaine environ, de façon inattendue apparait, les entoure et les maitrise sans qu’ils n’aient le temps de s’échapper. Vous faites partis des indélicats qui nous troublent dans le village. 99 jours pour le voleur, un jour pour le propriétaire dit-on. Vous êtes pris aujourd’hui. Vous allez le payer cher. Des personnes du groupe n’ont pu s’abstenir de leur offrir qui des gifles, qui quelques coups de fouets. La fouille des deux voleurs a permis de retrouver une arme de fabrication artisanale sur Ousmane. Les deux voleurs sont embarqués pour le commissariat. Face à l’officier de police judiciaire, les deux amis reconnaissent les faits. Ousmane avoue qu’il n’est pas à son premier coup et dit que son arme lui permet de faire des coups de sommation sur le terrain pour apeurer et éloigner les gens de son chemin afin de ne pas être pris. Présentés aux procureurs, Aliou et Ousmane sont déposés à la prison civile de Parakou. Ils comparaissent ce mercredi 10 avril 2024 au tribunal de première instance de première classe de Parakou. Aliou le premier, monte la barre. Après les formalités d’usage de vérification d’identité, le président lui demande. Président : Qui détenait l’arme parmi vous ? Aliou : Mon second Président : Qui a eu l’idée d’aller voler parmi vous ? Aliou : Eh Eh, je ne sais pas ? Président : Quoi ? Comment ça, vous ne savez pas ! Vous vous moquez de nous ? Aliou : Hum, non non. En fait c’est mon second. Président : Ah bon et vous, quel rôle avez-vous joué ? Aliou : J’ai attrapé les moutons. Le procureur s’immisce alors dans le dialogue. Et interroge Procureur : Comment saviez-vous qu’il y a des moutons là où vous êtes allés voler ? Aliou : C’est au bord de la route. On les a aperçus. Procureur : Saviez-vous que votre second portait sur lui une arme ? Aliou : Non monsieur. Le président invite alors Ousmane à la barre. Président : C’est vous qui portiez l’arme ? Ousmane : oui Président : Pourquoi portiez-vous cette arme ? Ousmane : Je gardais ça seulement. A cette réponse le procureur prend la parole et l’invite à ne pas se moquer à son tour. Procureur : Comment vous pouvez nous dire que vous gardiez ça seulement. Vous souvenez-vous de ce que vous avez dit au commissariat sur cette arme ? Ousmane : Je n’ai rien dit Procureur : Ah bon ! Je vous le rappelle alors. N’aviez-vous pas dit que cette arme vous permet de dissuader les gens qui auraient l’intention de vous barrer la route. Ousmane : Non je n’ai pas dit ça. Procureur : Et vous continuez de mentir ? Est-ce l’OPJ qui a inventé cela dans le procès-verbal ? Le procureur présente aussitôt sa réquisition et fait observer que les prévenus, au vu des faits, sont de grands bandits qui n’ont certainement pas souvent hésité à sacrifier des vies pour accomplir leur sale besogne. Il invite le président à leur infliger une bonne punition de quatre années d’emprisonnement ferme. Le président déclare Ousmane et Aliou coupables de vol et de détention arbitraire d’arme à feu. Il les condamne à 4 ans d’emprisonnement ferme. Kolawolé BIAOU
Journaliste - chroniqueur judiciaire |
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Décembre 2024
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