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Un gris-gris qui doit être enterré au milieu de la route

27/10/2024

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Dans cette rue mal éclairée, au beau milieu de la route, un homme accroupi creuse énergiquement un trou. Près de lui se trouve une calebasse remplie d’amulettes et autres morceaux de bêtes sauvages et de plumes. Peut-être le tout enrobé d’un filet d’huile rouge.

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Gilbert doit se dépêcher afin que personne ne le voit. Il faut qu’il termine rapidement d’enterrer cette calebasse protectrice.
 
Alors qu’il achevait sa tâche, Gilbert entend une voix l’interpeller :
 
- Gilbert, c’est bien Gilbert mon locataire ! Que fais-tu là ? N’est-ce pas que tu es entrain de jeter de mauvais sorts à ceux qui empruntent cette voie ? N’est-ce pas ce que vous faîtes pour qu’il y ait sur des voies des accidents   inexplicables ?
 
Gilbert répond : Mais propriétaire, que faites-vous aussi là à cette heure tardive ?
 
Le propriétaire : C’est à toi de me répondre d’abord et de m’expliquer pourquoi tu enterres là un gris-gris.
 
Gilbert : Propriétaire, cela ne vous regarde pas.
 
Le propriétaire : Comment cela ne me regarde pas. Il y a des enfants qui passent par là chaque matin pour aller à l’école. Ce n’est pas bien ce que tu fais. Tu dois déterrer ton truc là.
 
Mais Gilbert refuse farouchement de déterrer ce qu’il venait d’enterrer.
 
Le propriétaire arrache brutalement la houe à Gilbert et se met à creuser. Gilbert bondit sur lui et l’assène de coups. Le propriétaire hurle, hurle plus fort. Le voisinage tiré de son sommeil accourt.
 
Il est minuit passé. Gilbert est arrêté et conduit au commissariat de police de Agolin dans la commune de Covè.
 
Ce lundi 14 octobre 2024, Gilbert est assis parmi les détenus conduits au tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey.
 
A l’appel de son nom, Gilbert, un homme de petite taille, trapu, 35 ans environ, se lève et se dirige vers la barre.
 
Le président l’interroge :
 
- Président : Monsieur, il vous est reproché d’avoir exercé des violences physiques sur votre propriétaire qui vous a surpris en train d’enterrer un sacrifice sur la voie publique derrière une école primaire. Reconnaissez-vous les faits ?
- Gilbert : Oui président.
- Président : Pourquoi étiez-vous en train d’enterrer sur la voie publique un gris-gris alors que les écoliers prennent par là pour aller à l’école ?
- Gilbert : Le sacrifice que je faisais n’était pas destiné à faire du mal à quelqu’un. C’était pour moi-même. C’est pour que mes activités marchent.
- Président : Etiez-vous obligé d’enterrer votre gris-gris sur la voie publique ?
- Gilbert : Oui, c’est le mode de fonctionnement de ce sacrifice. C’est fait pour apporter la chance.
- Président : Savez-vous au moins que si quelque chose arrive aux enfants qui prennent par là, on peut s’en prendre à vous ? En plus, vous avez frappé votre propriétaire qui s’opposait à votre action. Ce que vous avez fait est suffisamment grave. C’est une voie publique et vous n'avez aucunement le droit d’y enterrer des choses. Dites-moi à quelle heure faisiez-vous votre sacrifice, puisque c’est comme cela que vous l’appelez.
- Gilbert : Dans la nuit profonde au-delà de 00H.
- Président : Et si quelque chose arrivait aux enfants, qu’allez-vous dire ?
- Gilbert : Croyez-moi monsieur le président, ce n’est pas pour faire du mal.

Le président donne la parole au procureur de la République pour ses éventuelles questions. Le procureur indique ne pas en avoir et être prêt pour ses réquisitions.
D’un signe de la main le président l’y autorise.
​
- Procureur : Merci monsieur le président, le prévenu ici présent devant nous est retenu dans les liens de faits de violence exercée sur son propriétaire. Alors que son propriétaire voulait l’empêcher de faire subir quelque mauvais sort aux enfants qui fréquentent les lieux, ce monsieur s’est acharné sur ce dernier. Il prétend aujourd’hui que son gris-gris n’avait pas pour but de faire du mal. Nous n’en savons rien comme vous avez si bien mis en doute ses propos. Ces violences sont établies et je demande que le tribunal le condamne à 6 mois d’emprisonnement dont 3 mois d’emprisonnement ferme.

Le président reprenant la parole déclare : Monsieur, le tribunal vous retient dans les liens des faits et vous condamne à 12 mois d’emprisonnement assorti de sursis. Et si jamais on nous informe que quelque chose est arrivé aux enfants de cette école, vous aurez des problèmes avec nous. 
Tout content, Gilbert retourne à sa place. Il va être libre et cela se lit sur son visage.
Esaïe DAAGUE
Journaliste - chroniqueur judiciaire LEGIBENIN 
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