Boukari, un revendeur d’objets venus d’Europe, assis tranquillement dans sa boutique, attendant des clients se voit proposer par Ahmed 38 ans un matelas de deux places. Ahmed fait comprendre à Boukari qu’il avait besoin en urgence d’argent et qu’il voulait céder son matelas de deux places. Boukari qui voit souvent Ahmed passé dans le quartier, n’hésite pas à le lui acheter et à lui payer le prix convenu. Une dizaine de jour plus tard, Boukari toujours dans sa boutique, reçoit un client qui dit jeter un regard sur les articles de la boutique. Il semble être plus intéressé par les objets ménagers présents dans la boutique de Boukari. Il commence son observation des articles par le groupe des matelas et un des matelas deux places retient en particulier son attention. Le client Raoul de son nom, fait comprendre à Boukari qu’il est intéressé par le matelas de deux places et demande si éventuellement Boukari n’en a pas de trois places aussi bien en forme que ce matelas-là de deux places qui l’intéresse. Boukari répond par la négation. Raoul prend quelques photos du matelas et s’en va. Il promet revenir l’acheter. Raoul vient ainsi d’identifier un de ses martelas dérobés il y a quelques semaines. Il rentre chez lui et montre les photos à sa femme qui confirme que le matelas en question était bien un des leurs car il porterait des marques qu’elle reconnaît. 4 jours plus tard, Raoul revient dans la boutique de Boukari avec sa femme pour que celle-ci de visu confirme leur soupçon. La femme confirme. Raoul et sa femme rassurent Boukari qu’ils vont de ce pas retirer de l’argent à leur banque pour acheter le matelas. Raoul ajoute qu’il ne voulait pas acheter ce matelas sans être sûr que ça plaise à sa femme. Le lendemain, Raoul revient en effet mais avec la police. Boukari est arrêté et conduit au commissariat pour un interrogatoire. Au commissariat l’officier de police judiciaire informe qu’une plainte est déposé contre lui pour vol de matelas. L’officier de police judiciaire informe Boukari que Raoul a identifié dans sa boutique un de ses matelas volés chez lui lors d’un cambriolage il y a quelques semaines. L’OPJ demande à Boukari s’il reconnaît les faits de vol ? Boukari dit non qu’il n’a jamais volé. Toutefois il admet que le matelas qui intéressait Raoul lui a été vendu par un jeune du quartier du nom de Ahmed. Ahmed lui a dit qu’il avait un besoin urgent d’argent et qu’il est bien contraint de vendre son matelas. L’officier de police judiciaire demande à Boukari où retrouver le jeune en question. Boukari ne sait pas exactement sa maison mais l’aperçoit souvent dans le quartier. Heureusement pour lui, il a son contact qu’il donne à l’officier judicaire. 24 h après, la main est mise sur Ahmed en question grâce à la dextérité de la police républicaine. Conduit au commissariat, Ahmed nie d’abord les faits avant de finir par les reconnaitre. Ils sont tous mis sous mandat de dépôt et envoyés à la prison civile de Parakou. Au bout de deux semaines de détention, les deux comparaissent le 12 décembre 2023. Le président s’adressant à Ahmed à la barre. Président : Vous êtes accusé de vol avec effraction reconnaissez-vous les faits ? Ahmed : Oui monsieur le président. Vous avez volé à quelle heure ? Ahmed : Autour de 15H. Président : Etiez-vous seul ? Ahmed : Oui. Le procureur sur cette réponse prend la parole et demande : Monsieur, comment êtes-vous parvenu à prendre tout seul tout ce que vous avez volé ? On vous reproche d’avoir pris 3 matelas, une télé un frigo ? Ahmed : Silence Procureur : Mais c’est à vous que je parle non ? Ahmed toujours silence. Procureur : Alors dites-moi où sont passés les autres objets ? vous avez vendu un matelas à Boukari, où est le reste. Ahmed reste toujours silencieux. Le procureur fâché lui demande à Ahmed de descendre et demande à Boukari de monter à la barre. Procureur : Avant d’acheter avez-vous demandé l’origine du matelas ? Boukari : Non monsieur, il m’a dit qu’il voulait vendre son matelas pour une urgence. Je ne pouvais m’imaginer que ce n’est pas à lui mieux qu’il est allé le voler. Le procureur présente alors sa réquisition et demande que Ahmed soit condamné à 24 mois d’emprisonnement ferme. Quant à Boukari il demande sa relaxe pure et simple au bénéfice du doute. Le président prononçant la sentence, condamne Ahmed à 12 mois d’emprisonnement ferme et relaxe Boukari au Bénéfice du doute. Kolawolé BIAOU
Journaliste - chroniqueur judiciaire |
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Décembre 2024
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