Dans plusieurs localités du Bénin, on tue encore les enfants qui seraient « mal nés » ou qui « font mal leur dentition ». Ces enfants sont qualifiés d’« enfants sorciers ». On leur prête le pouvoir d’apporter ou de véhiculer des malheurs et on les tue pour les éviter.
Dans plusieurs localités du nord Bénin telles que Kalalé, Pèrèrè, Kouandé, N’Dali, Bembéréké, la pratique est encore vivace même si des ONG sur le terrain essaient de lutter contre cela. Mais il s’agit d’une lutte très difficile car le phénomène est invisible. On tue en effet ces enfants en silence et bien souvent avec la complicité de leurs géniteurs qui ne voient en eux qu’une source de malheurs. L’infanticide est le fait de donner volontairement la mort à un enfant. Ce mot désigne également la personne qui tue volontairement un enfant. Le code de l’enfant béninois définit plutôt l’infanticide comme toutes pratiques malsaines qui causent ou donnent la mort à un nouveau-né. L’infanticide est réprimé dans notre pays. C’est une infraction prévue et sanctionnée par le code de l’enfant. La personne qui tue un nouveau-né est punie de cinq ans à vint ans de réclusion et d’une amende de cinq cent mille (500.000) francs à un million (1.000.000). Toute personne qui, par des rituelles, des cérémonies dangereuses, des pratiques malsaines, donne la mort à un nouveau-né est punie de cinq (05) ans à vingt (20) ans de réclusion et d’une amende de deux cent mille (200.000) à cinq cent (500.000) francs CFA. La personne qui, par négligence ou par manque de soins et d’hygiène, cause la mort d’un nouveau-né, est punie de cinq (05) ans à dix (10) ans d’emprisonnement et d’une amende de cent mille (100.000) à deux cent cinquante mille (250.000) francs CFA. Pour lutter efficacement contre le phénomène des ONG procèdent à des campagnes de sensibilisation. Mais celles-ci ne semblent porter que peu de fruits car les traditions et les croyances ont la vie dure. Certaines ONG recueillent les enfants dits sorciers pour éviter qu’ils soient tués. Certains acteurs de la société civile proposent que soient construites davantage de maternités dans les endroits où sévit le phénomène, d’amener les femmes à y accoucher tout en évitant que les membres de la famille assistent à l’accouchement. Ceci permettrait d’empêcher que la façon dont sont nés certains enfants soit connue. C’est une piste de réflexion. C’est sans doute une solution pour protéger les enfants qualifiés de « mal nés ». Mais quid de ceux qui font mal leur dentition ? Quid des jumeaux chez les peulhs qui sont aussi considérés par eux comme des enfants sorciers ? En tout cas, tous nos encouragements à toutes ces ONG et à toutes ces congrégations religieuses qui recueillent chaque jour ces enfants pour leur sauver la vie ! Art. – Art. 3 – 339-340 et 341 du code de l’enfant. |
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Décembre 2024
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