Anita est une vendeuse de mèches. Elle a sa boutique à Attogon. Un jour du mois de mars, Anita quitte sa boutique aux environs de 22h30. Elle a fini sa longue journée de travail. Anita rentre chez elle. En route, elle dépasse un homme debout faisant face à la brousse. L’homme est tressé et a des tatouages. Anita est un peu craintive. Dès qu’elle dépasse l’homme, celui-ci court vers elle et lui arrache son portable Androîd. Anita appelle aussitôt au secours. Les gens dans les environs accourent. Mais il est trop tard. Le voleur a disparu. Anita dépose plainte au commissariat et décrit le voleur. Après investigation, le sieur Jacques est arrêté et présenté au procureur de la République qui lui délivre un mandat de dépôt Jacques est convoqué à l’audience du 22 mai 2024 pour être jugé. Le jour de l’audience, madame le président appelle Jacques à la barre.
Président : Monsieur, vous êtes né vers 1980 à Dangbo. Vous êtes marié et père de six enfants. Vous habitez à Houègbo. Vous êtes cordonnier. On vous reproche d’avoir volé le téléphone de dame Anita. Reconnaissez-vous les faits? Jacques : Non madame. Je ne pourrais faire une telle chose. Anita est invitée à la barre pour qu’elle raconte les faits. Anita : Je m’appelle Anita. Je suis une revendeuse de mèches à Attogon. Cette nuit-là j’ai été assommée par derrière par un inconnu et il a pris mon téléphone portable. Madame le procureur interroge : Vous nous aviez notifié qu’avant cette agression que vous aviez reçu des menaces de la part d’un monsieur. Anita : Oui. C’était le nommé Juste. Il était venu dans ma boutique pour me dire qu’il voulait acheter une perruque pour sa femme. Je fermais déjà mes portes quand il est arrivé. Je lui ai donc dit qu’il faisait déjà nuit et je lui ai demandé de passer le lendemain. Il a alors demandé que je lui donne mon numéro afin de lui envoyer les motifs par WhatsApp pour que sa femme puisse faire son choix. Je lui ai donc donné mon numéro mais il n’est jamais revenu acheter. Après je n’ai pas trop compris ce qu’il attendait de moi. Il envoyait des messages que je ne comprenais pas. Puis, il a commencé par me menacer en disant que je ne sais pas de quoi il est capable. Un mois après ces menaces, j’ai été victime du vol de mon téléphone. Madame le procureur s’adressant à Jacques : Monsieur Jacques connaissez-vous monsieur Juste? Jacques : Oui. Il a l’habitude de venir à mon atelier pour faire coudre ces chaussures. Ce n’est qu’un client. Mme le procureur : Dame Anita, lors de votre passage au paquet, vous nous aviez décrit celui que vous soupçonnez être votre agression. Anita : J’ai quitté ma boutique pour la maison lorsque j’ai vu une personne au bord des broussailles qui faisait dos à la voie. Il avait porté un habit sans manche. Il avait des tatouages au niveau de l’épaule gauche. Je souligne que l’habit avait une capuche qu’il avait mise sur la tête. Aussi, il avait des rastas. Après l’avoir dépassé, il m’a assommé pour prendre mon téléphone. Le président : Monsieur Jacques quand avez-vous coupé vos cheveux ? Jacques : Je faisais partie d’un groupe musical en 2016 que j’ai quitté en 2017. Après avoir quitté le groupe, je ne faisais plus des rastas. Je m’étais refait les rastas une semaine avant mon interpellation. Madame le procureur : Il est vrai que lors de votre passage au parquet vous n’aviez pas de rasta sur la tête. Le président: Donnez-nous alors le numéro de votre coiffeur et son nom. Jacques : Je ne connais pas son nom, ni son numéro mais il est dans la rue de maman Rosi à Houègbo. Madame le procureur : Madame Anita, êtes-vous sûr que c’est monsieur Jacques que vous avez croisé cette nuit-là ? Anita : Je n’ai pas vu le visage de la personne. Ce que j’ai vu c’est ce que je vous ai décrit précédemment. Lorsque j’ai été victime de ce vol, ma belle-sœur qui vit à Houègbo était venue me rendre visite. Après ma description, elle m’a fait comprendre qu’au moment des faits, Monsieur Jacques n’avait pas des rastas sur la tête. Mon mari et moi avons également fait des recherches mais nous n’avons pas trouvé des indices qui peuvent l’incriminer. Madame le procureur: Le prévenu Jacques est accusé de vol de portable et de coups et blessures volontaires. Compte tenu de ce que nous n’avons pas d’éléments objectifs tendant à sa culpabilité, je vous prie madame le président de prononcer sa relaxe au bénéfice de doute. Madame le président : Le tribunal statuant publiquement et contradictoirement en premier ressort en matière correctionnelle de flagrant délit reçoit le ministère public en son action, relaxe le prévenu Jacques au bénéfice de doute. Eunice GANDJONON Chroniqueuse judiciaire - LEGIBENIN |
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