LE TRIBUNAL

Simone Kouassi se réveille en sursaut, toute transpirante. Elle se met à pleurer. Elle pleure de tout son corps. Elle pleure de toutes ces larmes.

Quel cauchemar ! Quel cauchemar !
 
Mais que peut signifier un tel cauchemar ? Yéton qui tente d’empoisonner son frère Noumon. Puis, il tente de le faire assassiner. La détention provisoire de son fils Yéton. Ce n’est pas un rêve à prendre à la légère. Il faut qu’elle comprenne. Il faut qu’elle sache le sens de ce rêve. N’est-ce pas là peut-être un rêve prémonitoire ?
 
Le secret. Ce secret. Le tribunal de la conscience.

Qu’est-ce qu’un tribunal ?
 
Qu’entend-on par le tribunal de la conscience ?
 
Le tribunal désigne le bâtiment, le lieu où est rendue la justice. Le mot tribunal désigne en outre la formation juridictionnelle qui a pour fonction d’apporter une solution à un litige qui lui est soumis. Le mot tribunal désigne ainsi l’autorité qui prend une décision judiciaire. Le mot tribunal désigne également l’ensemble du personnel travaillant dans le bâtiment où la justice est rendue.
 
 Au Bénin, nous avons des tribunaux de conciliation, des tribunaux de première instance de première classe, des tribunaux de première instance de deuxième classe et des tribunaux de commerce. Les tribunaux de première instance comprennent un président, un ou des vice-présidents, un ou des juges d’instruction, des juges, un procureur de la République, des substituts, un greffier en chef et des greffiers. Les tribunaux de commerce comprennent un président, un ou plusieurs vice-présidents, des magistrats, des juges consulaires, un greffier en chef et des greffiers. L’actualité nous renseigne d’ailleurs qu’un nouveau président vient d’être installé dans ses fonctions au tribunal de commerce de Cotonou. Le président du tribunal est le chef de la juridiction.
 
Les tribunaux peuvent se composer d’une ou de plusieurs chambres dont une chambre au moins des petites créances. A la tête de chaque chambre se trouve un magistrat appelé président de chambre.
Lorsque le tribunal se réunit pour juger, on parle d’audience ordinaire. Les audiences se font en formation collégiale c’est-à-dire que plusieurs magistrats et/ou juges participent à la prise de la décision, à la solution du litige.

En audience collégiale, le tribunal se compose d’un président d’audience et de deux juges, d’un magistrat du ministère public, le procureur de la République (principalement dans les audiences pénales) et d’un greffier. Mais le tribunal peut siéger à juge unique. C’est donc un seul juge qui siège et qui rend la décision.

Emmanuel KANT, le philosophe, disait que la conscience est le tribunal que l’homme sent en lui. Le tribunal de la conscience est le tribunal intérieur qui dit à l’individu que ce qu’il a fait est mauvais. C’est ce tribunal intérieur qui fait des reproches. Le tribunal de la conscience, ce sont les reproches de la conscience.
 
Mais qu’a bien pu faire Simone KOUASSI pour avoir affaire au tribunal de sa conscience ? Simone Kouassi a consulté une première fois. Verdict : elle doit parler. Simone Kouassi a consulté une deuxième fois. C’est toujours le même verdict. Une troisième fois. Rien n’est différent. IL FAUT QU’ELLE PARLE.

Le secret. Ce secret.
 
Dédji KOUNDE
 
Art. 36 à 51 de la loi n° 2001-37 du 27 août 2002 portant organisation judiciaire en République du Bénin –