On est dans l’arrondissement de Vidolé dans la commune d’Abomey, précisément dans le quartier Azali. Elise est une femme très colérique et ne tolère pas le moindre dérapage. Elle est mince, de taille courte et de teint noir. Mariée, Elise est mère de quatre enfants. Elise partage la même concession avec Blandine, mais les deux ne se parlent pas. Blandine a trois enfants dont un bébé de deux mois environ. Un jour, alors que Blandine n’est pas à la maison, Elise retrouve chez la fille de Blandine un peigne dont elle revendique la propriété. Elle demande à l’enfant où elle a trouvé ce peigne et l’enfant lui répond qu’il s’agit du peigne de sa mère. Elise se précipite alors chez les voisins pour leur raconter que Blandine lui a volé son peigne. A peine Blandine est-elle de retour à la maison, que d’un ton très sec, Elise lui demande des explications sur le peigne retrouvé chez sa fille. Blandine lui répond qu’elle n’a rien chez elle qui soit la propriété d’Elise. Une grosse dispute éclate entre les deux qui visiblement se détestent. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Brusquement Elise porte la main sur Blandine qui a au dos son bébé. Les coups pleuvent de part et d’autre et le bébé n’est pas épargné. Face à la violence de la scène, les voisins appellent la police. Elise et Blandine sont conduites au commissariat de police. Blessés, Blandine et son bébé sont amenés à l’hôpital. Elise quant à elle est placée en garde à vue puis déférée devant le procureur de la République. Elle est placée sous mandat de dépôt et détenue à la prison civile d’Abomey en attendant son jugement. Président : Madame, vous êtes accusée d’avoir porté des coups et blessures volontaire à la victime ici présente. Reconnaissez-vous les faits ? Elise : Oui Le président demande à Elise de descendre de la barre et demande à Blandine de la monter Président : Madame, à qui appartient le peigne en question ? Blandine : Le peigne était dans le trousseau que j’ai constitué pour mon bébé Président : Combien avez-vous dépensé à l’hôpital ? Blandine : Je l’ignore, c’est mon mari qui a assuré les frais d’hôpital. Le président demande si le mari de Blandine est présent dans la salle. Depuis le public, le mari de Blandine qui avait leur bébé dans les bras dit qu’il a dépensé 35000 francs. Le président demande au procureur s’il a des questions à poser à la prévenue. Le procureur n’ayant pas de questions, le président demande à Elise de monter à nouveau la barre. Président : Voilà qu’à cause d’un peigne, vous allez payer 35.000 francs. Avez-vous apporté cette somme ? Avant qu’Elise ne réponde, son mari du fond de la salle, se lève en disant : c’est moi son mari et j’ai gardé l’argent. Le président lui demande d’apporter l’argent. Avec sa canne, le mari d’Elise qui a du mal à marcher puisqu’il porte un handicap moteur, s’avance et remet l’argent à Blandine. Dans ses réquisitions, le procureur de la République demande la condamnation d’Elise à 12 mois d’emprisonnement assortis de sursis. Le président la déclare coupable de coups et blessures volontaires et la condamne à 12 mois d’emprisonnement, assortis de sursis. Elise est libre et peut rentrer chez elle. Quelle sera ensuite l’ambiance dans la concession entre les deux voisines Elise et Blandine ? Esaïe DAAGUE
Journaliste - chroniqueur judiciaire |
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Décembre 2024
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