Jean-Luc est un jeune homme âgé de 29 ans grand et fort. Il a un physique de grand lutteur qui peut effrayer. Yvette habite le même village que Jean-Luc. Un jour, Jean-Luc se retrouve dans une situation financière compliquée. Il réfléchit à qui peut lui venir en aide. Il fouille dans sa tête, mais ne trouve personne. Puis, il finit par penser à Yvette. Ah, Yvette peut sans doute l’aider. Yvette est une jeune commerçante. Elle vend des divers et son activité semble marcher. Yvette peut donc l’aider. Aussitôt pensé, aussitôt fait. Jean-Luc va voir Yvette et lui soumet son souci d’argent. Il demande à Yvette de lui prêter de l’argent. Celle-ci accepte mais pose une condition : Jean-Luc doit déposer sa moto en garantie avant de recevoir l’argent. C’est à prendre ou à laisser. C’est ainsi. Jean-Luc n’a pas le choix. Il accepte et vient déposer la moto à l’endroit indiqué par Yvette. L’argent lui est immédiatement versé et Jean-Luc peut repartir à pied pour régler ses problèmes. Mais il ne doit pas oublier de revenir rembourser sa dette à bonne date, avec les intérêts prévus afin de récupérer sa moto. Les jours s’écoulent. Les mois aussi. Le dernier versement fait par Jean – Luc remonte déjà à 8 mois. Il doit encore 10.000 francs et ne semble pas pressé de verser cette somme. Yvette s’en fiche finalement. Sa moto est encore là et de toute façon, ses enfants en font usage. Tant qu’il n’aura pas versé les 10.000 francs, il ne pourra pas la récupérer. Cette situation arrange bien Yvette qui dispose ainsi d’un deuxième moyen de déplacement à l’usage de ses enfants. Un jour, Jean – Luc solde sa dette par un versement momo et envoie des amis lui récupérer sa moto auprès d’Yvette. En chemin, ceux-ci croisent l’un des enfants d’Yvette en train de rouler la moto de Jean – Luc. Jean – Luc se rend compte que sa moto a été utilisée et qu’elle s’est dépréciée. Cela n’était pourtant pas prévu dans le contrat passé. Jean – Luc est furieux et ils envoient un groupe d’amis s’emparer de la moto d’Yvette. Jean – Luc récupère ainsi la moto d’Yvette et la vend. Mécontente, Yvette porte plainte contre Jean – Luc. Celui-ci est interpellé et déféré à la prison civile d’Abomey en attendant son procès. Ce vendredi 8 mars 2024, l’audience du tribunal d’Abomey s’ouvre avec plusieurs affaires à juger dont celle de Jean-Luc. Il sonne 14h50, Jean-Luc se présente à la barre du tribunal. Yvette est absente. - Président : Monsieur, reconnaissez-vous les faits qui vous sont reprochés. - Jean-Luc : Oui, je les reconnais. - Président : Dame Yvette avait-t-elle mal fait de vous aider alors que vous étiez en difficultés financière ? C’est pourquoi vous avez fini par lui arracher sa moto ? - Jean-Luc : Non. - Président : Où se trouve actuellement la moto de dame Yvette ? - Jean-Luc : Je l’ai vendue. - Président : Et pourquoi l’avez-vous vendue ? - Jean-Luc : J’avais besoin d’argent et je l’ai vendue pour régler une situation ! Curieusement, Jean-Luc se sentait très à l’aise devant le président et souriait même en parlant. Ce qui n’a pas manqué d’agacer le président. - Président : Vous êtes en train de sourire ! Vous pensez que nous sommes là pour nous amuser ?! Vous comprendrez tout à l’heure. - Président : Monsieur le procureur, êtes-vous en état ? - Procureur : Oui, monsieur le président ! - Président : Vous pouvez y aller ! Procureur : Merci monsieur le président. Nous allons resituer les faits et pour résumer, nous pouvons dire que le prévenu ici présent est un grand voleur. Et, à son attitude devant le tribunal, je constate qu’il est très conscient de ce qu’il a fait à la victime. Son comportement devant le tribunal prouve qu’il faut l’isoler de la société pour donner la paix à la population. Je demande que le tribunal le retienne dans les liens du vol et le condamne à 24 mois d’emprisonnement et à 100.000f d’amende. Le président prend la parole et déclare Jean-Luc coupable de vol et le condamne à 24 mois d’emprisonnement, dont 18 ferme et à 100.000 francs d’amende. Après le verdict, de façon surprenante, Jean-Luc retourne à sa place parmi les détenus tout confiant. On peut bien se demander ce qui se passe dans sa tête. Peut-être ne mesure-t-il pas entièrement ce qui se passe. Esaîe DAAGUE
Journaliste - chroniqueur judiciaire |
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Décembre 2024
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