Mi-novembre 2023. Arouna est à son domicile à quand les policiers débarquent l’embarquent avec eux - direction le commissariat. Arouna est indexé par Salifou comme le receleur d’une moto Haouju qu’il a volé à son ami Arnaud. Sur insistance de Salifou qu’il est bien le receleur de la moto et qu’ils ont l’habitude de traiter de ce genre d’affaires ensemble, Arouna est déposé en prison le temps que l’affaire soit élucidée. Amis, Arnaud et Salifou se fréquentent souvent. Un jour, Arnaud demande à son ami Salifou de l’aider à faire un achat et lui remet sa moto pour ce faire. Salifou se rend disponible, prend la moto et s’en va pour rendre service à son ami. Les heures s’égrènent inexorablement et Salifou ne revient pas. Il ne reviendra d’ailleurs plus jamais. Salifou est porté disparu avec la moto de son ami Arnaud. Arnaud se met à sa recherche. Des semaines passent mais Salifou reste introuvable. Un jour heureusement Arnaud met la main fortuitement sur Salifou et l’embarque pour le commissariat de Salifou est déposé en prison. Jugé, il sera condamné à rembourser la moto de Arnaud. Ce qu’il ne fait pas. Arnaud le ramène au commissariat cette fois-ci à Parakou et là, patatras, Salifou désigne Arouna comme le receleur de la moto de Arnaud. C’est alors que Arouna est aussi interpellé et déposé à la prison civile de Parakou. Devant le tribunal ce 12 décembre, Salifou passe en premier à la barre. Président : Monsieur Salifou, qu’avez-vous fait de la moto de votre ami Arnaud ? Salifou : Je l’ai vendue Président : A qui l’avez-vous vendue ? l’acheteur reste où et à combien avez-vous vendu la moto ? Salifou : A lui qui est ici à côté de moi. Je lui ai vendu ça à 100.000 francs Président : Vous a-t-il dit qu’il voulait acheter une moto ? Salifou : Non. Président : Donc, ordinairement quand vous volez des choses c’est à lui que vous les vendez ? Salifou : Oui Président : Arouna à la barre. Arouna s’avance et monte à la barre Président : Connaissez-vous ce monsieur. Arouna : Oui je l’ai vu quelque fois Président : Il dit vous avoir vendu une moto à 100.000. Reconnaissez-vous les faits ? Arouna. : Il ment, il ne m’a jamais vendu une moto. On n’a jamais traité d’une pareille affaire lui et moi. A cette réponse le procureur prend la parole et lance : Qu’est-ce qui vous lie alors à cet homme ? Arouna : Rien du tout. Procureur : Si rien, comment peut-il alors dire que c’est à vous qu’il a vendu la moto ? Il n’est pas fou à ce que je sache ?! Arouna : Je ne sais pas pourquoi il m’accuse. Mais il a été piégé au téléphone. C’est exprès qu’il m’accuse. Il dit qu’il aurait besoin de 300.000 francs pour me disculper. Ma sœur a un audio de lui dans ce sens. Le président s’adressant à la foule : La sœur en question est-elle présente dans la salle ? Si oui, qu’elle avance. Une femme se lève aussitôt et avance en sortant un portable de son porte-monnaie. A la barre, elle se présente et dit. J’ai vraiment un enregistrement audio de Salifou et moi ici dans ce portable. Il ne me connait pas alors je l’avais appelé et j’ai sympathisé avec lui au téléphone. Je l’ai assuré de mon soutien et je l’ai encouragé. Et alors je lui ai demandé comment il pense faire pour se tirer d’affaire. C’est alors qu’il m’a avoué que c’est exprès qu’il accuse quelqu’un de receleur. Que si cette personne lui verse 300.000, il va la disculper. L’audio est joué dans le portable et la voix de Salifou est facilement identifiée. Le procureur prend la parole et dit : Monsieur Salifou, reconnaissez-vous cet échange et cet aveu. Salifou : Non ce n’est pas moi. Elle ment. Procureur : Ecoutez-bien l’échange. C’est pourtant vous qu’on entend là ! Salifou : Ce n’est pas moi Le président sourit et laisse entendre tout haut ce qui le fait sourire : Monsieur Salifou, monsieur Arouna vous a fait quoi ? pourquoi lui en vouloir autant ? Salifou garde le silence. Le ministère public prend alors la parole pour ses réquisitions, dit avoir noté une certaine constance dans les déclarations de Arouna et ne trouve chez Salifou aucun preuve des accusations qu’il porte à l’encontre de Arouna. En plus l’audio se trouve être en faveur de Arouna. Alors au bénéfice du doute, le procureur demande la relaxe pure et simple de Arouna. Le président prenant la parole, prononce la relaxe pure et simple de Arouna au bénéfice du doute. Quant à Salifou qui avait déjà été condamné dans le dossier le président dit qu’il n’y a pas lieu à une nouvelle condamnation. Arouna prend une profonde respiration en signe de soulagement, jette un regard satisfaisant et de gratitude à ses parents venus nombreux assister à cette audience. Arouna recouvre alors sa liberté. Crédit photographique : Collection de l'auteur |
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