Charles et Odilon, tous originaires de COVE, sont des amis qui s’entraident quotidiennement. Charles est un taximan moto, plus simplement, un zémidjan. Agé de 30 ans, c’est est un homme marié et père de trois enfants. Dans l’exercice de son métier, Charles a été victime d’un accident de la circulation. Il ne peux plus donc travailler correctement depuis un moment. De temps en temps, il prête sa moto à Odilon pour que celui-ci fasse du zémidjan. Odilon est âgé de 29 ans, marié et père de deux enfant. Il est maçon mais se retrouve oisif. Ses apprentis, pour avoir volé sur le dernier chantier qu’il a obtenu, le lui ont fait perdre. Le propriétaire l’a tout simplement remercié. Et voilà Odilon sans travail avec une famille à nourrir. Heureusement qu’ils sont solidaires, c’est deux-là. Heureusement que Charles lui prête sa moto de temps à autre. Ils arrivent donc à survivre. Un jour, alors que Odilon est en ville, il reçoit un appel de Charles qui lui dit avoir reçu une petite course à faire de l’un de ses habituels clients. Content, Odilon s’empresse d’aller chez son ami. Evidemment, il y a un peu d’argent à gagner. Après une courte attente, Charles lui remet le colis à livrer ainsi que le lieu de livraison. Il est tard, il est presque minuit. Odilon se met rapidement en route pour accomplir la mission. Cette nuit-là, les policiers patrouillent et ils arrêtent Odilon avec son gros sac sur la moto. Policier : Où allez-vous cette nuit ? Odilon : Je vais remettre ce colis à quelqu’un Policier : Que contient le colis ? Odilon : Moi-même, je ne sais pas. C’est mon ami qui me l’a Confié. Policier : Détachez-moi ce sac ! Odilon se met à détacher le sac et, à la grande surprise de tous, c’est du Marijuana qu’il contient. Odilon et Charles sont arrêtés par les policiers et confiés au procureur de la république. Déposés en prison, ils sont jugés quelques jours plus tard. Le président s’adresse d’abord à Odilon. Président : Monsieur, il vous est reproché de transporter de la Marijuana. Reconnaissez-vous les faits ? Odilon : Oui, mais je ne savais pas ce qui était dans le sac. C’est Charles qui me l’a confié. Président : On vous remet un colis et vous ne demandez pas ce qu’il contient. Et si c’était la tête d’un être humain qui était dedans ? Odilon : L’idée de vérifier le contenu du sac qu’on m’a remis ne m’a pas traversé l’esprit. Président : Vous apprendrez une leçon aujourd’hui ! Charles monte la barre est interrogé à son tour. Président : Vous, vous ne savez pas non plus ce qui était dans le sac avant de le remettre à votre ami ? Charles : Non Président : Et qui vous a remis le colis ? Qui en est le propriétaire ? Charles : C’est un client qui me demande régulièrement d’aller lui faire des livraisons. Président : Donc si j’ai bien compris, vous deux, adultes, vous avez un colis que vous devez aller remettre à quelqu’un mais vous ne savez pas ce qu’il contient ; que c’est triste ! Le président donne la parole au procureur pour ses réquisitions. Procureur : Monsieur le président, dans l’analyse des faits, on peut conclure que Charles et Odilon ont fait preuve de légèreté Que le tribunal les condamne à trois mois d’emprisonnement ferme ! Après les réquisitions du procureur de la république, le Président déclare coupable Charles et Odilon de transport illicite de produits stupéfiants et les condamne à trois mois d’emprisonnement ferme et à une amende de 25.000 F. Cette somme est à verser au trésor public. Président La prochaine fois, qu’on vous remettra un colis, vous comprendrez qu’il faut en vérifier le contenu. M’avez-vous compris ? Charles et Odilon répondent oui à l’unisson. Esaïe DAAGUE
Journaliste - chroniqueur judiciaire |
Contact
Téléphone en France : Archives
Décembre 2024
Catégories
Tous
|