Bons voisins, Bourahima et Raoul l’ont toujours été à Parakou. Ils vivent dans une bonne complicité et se font confiance. Malheureusement cette bonne amitié va s’arrêter début de cette année 2024. En début d’année 2024 en effet, Raoul se sentant trahi par son ami Bourahima depuis quelques mois l’a fait jeter en prison. Tout est parti de la campagne agricole 2023. Au cours de cette campagne, Raoul a notifié son désir d’acheter en stock du maïs pour revendre plus tard. Il en parle à son ami et voisin Bourahïma qui se propose de l’aider. Bourahïma rassure Raoul que le maïs est moins cher chez lui à Sinendé et que ce serait plus avantageux pour lui de les acheter la-bas. Raoul croit son ami et accepte de lui remettre de l’argent pour constituer le stock. Pour commencer, Raoul remet un million à Bourahïma. Ensuite il lui envoie 700 cent mille. Puis, il lui envoie 500 cent mille. Les jours qui ont suivi, Bourahïma qui confirme avoir fait un stock non négligeable, demande sa commission. Pour sa commission, Raoul lui envoie 120 mille franc. Et pour le convoiement des sacs vers Parakou 100 mille ont été envoyés à Bourahima. Bourahima reçoit ainsi près de 3 millions de francs CFA. Dans l’attente du convoiement vers Parakou de ses sacs de maïs qui commence par prendre trop de temps, Raoul tente de joindre vainement son ami. Le numéro sonnait pour les premiers appels, puis ne marchaient plus du tout. Au mois de septembre, Raoul prend son bâton de pèlerin et se met à la recherche de son ami porté disparu avec son argent. Il débarque à Sinendé avec la photo de l’ami et une fois sur les lieux demande discrètement où il pouvait trouver l’homme sur la photo dont il donne le nom. Quelqu’un finit par le situer en lui disant qu’il faisait ainsi dos à la maison familiale de Bourahima et lui indique la propre maison de Bourahima à un bout du village. Raoul s’y rend et y trouve quelques membres de la famille de Bourahima dont l’une de ses femmes. A la question où se trouve son mari elle répond ne pas savoir, « il m’a dit qu’il voyage depuis quelques jours, il n’est pas encore revenu ». « Et nous sommes sans nouvelles de lui », a servi la femme à Raoul. Celui-ci prend acte de la réponse de la femme de Bourahima et fait demi-tour. Sur la voie de retour, à la sortie du village de Bourahima, il rencontre l’équipe de patrouille de la police et leur pose son problème. Ceux- ci lui demandent avant toute collaboration, d’aller porter plainte officiellement. Raoul s’exécute et rentre ensuite à Parakou. Dans le mois de janvier 2024, il retourne au commissariat de Sinendé pour faire le suivi de son dossier. On lui demande de faire un tour au village où habite son ami pour s’assurer qu’il est présent. Il s’infiltre en toute discrétion dans le village et arrive à apercevoir son ami. Il retourne alors le signaler au commissariat. Ainsi, le lendemain au petit matin, la police descend et arrêt Bourahima. Dans l’impossibilité de rendre son argent à Raoul, qu’il a revu à la baisse, Bourahima est déféré et déposé en prison. Bourahima comparaissait le 20 janvier dernier au tribunal de 1ère instance de 1ère classe de Parakou. Raoul à la barre, raconte les faits et dit que Bourahima lui a pris une somme de 2 millions 780 mille francs. Le président invite Bourahima à la barre Président : Vous venez d’entendre les faits tels que racontés par votre ami Raoul. Reconnaissez-vous les faits ? Bourahima reconnait avoir pris de l’argent chez Raoul mais pas la somme avancée par ce dernier. Bourahima reconnait lui devoir une somme de 2 million 280 milles Président : Très bien, où se trouve l’argent ? Bourahima ; Je ne sais pas Président : Comment vous ne savez pas ? A la suite de cette interrogation, le procureur prend la parole et demande que Bourahima dise la vérité pour que le débat soit clos. Mais Bourahima persiste. Il continue de soutenir qu’il ne sait pas où est passé l’argent. Le président reprend la parole et demande à Bourahima comment il entend restituer son argent à Raoul. Bourahima : Je n’ai pas d’argent. Je n’ai rien. Le procureur présente alors sa réquisition et demande que Bourahima soit condamné à 36 ans d’emprisonnement ferme. Le président prononçant la décision retient contre Bourahima 18 mois d’emprisonnement fermes pour abus de confiance. Kolawolé BIAOU
Journaliste - chroniqueur judiciaire |
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Décembre 2024
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