Adeline, petite taille, plutôt maigre, un peu claire de peau, la trentaine, est mère de 6 enfants. Nous sommes à Djidja. Adeline est l’épouse de Béranger depuis une bonne dizaine d’années. Leur mariage a été plutôt secret puisque le père de Adeline, alors en fonction à Cotonou n’en était pas informé. Il a été mis devant le fait accompli. Bérenger le mari de Adeline est un cultivateur. Il est connu pour être très sévère. Et l’alcool auquel il est abonné n’arrange pas les choses. Chaque jour Adeline a droit, pour tout et n’importe quoi, aux coups de Béranger. Beranger ne fait que battre sa femme ! Un jour, excédé, Adeline décide de quitter le domicile conjugal. Le soir venu, pendant que Béranger était absent, sans doute dans une gargote du coin pour sa dose habituelle d’alcool, Adeline ramasse ses effets personnels et ceux de ses enfants et part. Elle débarque alors chez son père qui entre temps est retourné vivre au village car désormais à la retraite. Le lendemain, au petit matin, Béranger surgit chez le père d’Adeline et menace celle-ci de mort s’il elle ne rejoint pas au plus vite le domicile conjugal. Adeline ne dit rien. Son père non plus. Au bout d’une semaine, n’ayant pas vu revenir Adeline et très embêté de se retrouver seul, Bérenger retourne à nouveau chez le père de Adeline. Il rentre dans la maison avec un bâton en main. Alors qu’il s’apprête à rouer de coups Adeline qui fait la lessive dans la cour de la maison, le beau-père qui est à la maison ce jour-là intervient. Il lui demande de quitter immédiatement sa maison et de ne plus jamais y remettre les pieds. Béranger s’y oppose. Son beau-père s’approche de lui pour le faire sortir. Mais à la grande surprise, il donne un violent coup de bâton sur la main de son beau-père. Enervée, Adeline réagit en criant sur Beranger. C’est alors que ce dernier se déchaine, se jette sur Adeline et la bat sauvagement avant de s’en aller laissant la famille dans le désarroi total. Adeline et son père se rendent au commissariat pour porter plainte. Puis, ils se rendent à l’hôpital pour se faire soigner. La main du père d’Adeline était très endolorie. Les soins ont coûté environ 60.000 F. Béranger est arrêté par les policiers. Il est déféré devant le procureur de la République du Tribunal d’Abomey qui le place sous mandat de dépôt. Au tribunal, à l’appel de son dossier, Béranger se présente à la barre. Son beau-père aussi accompagné d’Adeline.
Le président d’audience rappelle les faits et demande si Béranger les reconnait. Béranger reconnait les faits. Le président l’interroge à nouveau : Président : Que prenez-vous monsieur comme stupéfiant ? Béranger : Je ne prends rien Président : Est-ce une obligation de se marier ? Connaissez-vous ce qu’on appelle divorce ? Beranger : NON c’est juste une petite situation mais elle est partie chez son père ! Président : Une petite situation ! N’a-t-elle pas le droit de ses séparer ? Pour ça, il faut la menacer de mort ? Et il faut battre votre beau-père en plus ! Le président laisse la parole au procureur qui qualifie les faits de violation de domicile et de menace de mort et de coups et blessures volontaires. Le procureur demande que Béranger soit condamné à 36 mois d’emprisonnement ferme et qu’il répare les préjudices causés à son beau-père en versant les frais de soins dépensés par celui-ci. Le président reprend la parole, déclare Beranger coupable et le condamne à 36 mois d’emprisonnement ferme et au paiement de la somme de 60.000F à son beau-père. Le présente rajoute que Béranger a 10 jours pour relever appel de la décision. |
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Décembre 2024
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