Enfermé dans ses toilettes par son dangereux visiteur.

Décembre 2023 égrenait ces derniers jours.  Une nuit profonde, Ambroise, après une harassante journée de travail, rentrée chez lui, se met aussitôt au lit. Mais avant, il prend bien le soin de fermer toutes les portes de son logement. Un bruit d’une présence humaine, lui parvient dans son sommeil. Confondu à un rêve au départ, très vite, Ambroise qui était seul dans sa maison ce jour-là, prend conscience qu’il y a quelque chose qui n’est pas normale dans le domicile.
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Il se lève du lit, sort de sa chambre pour procéder à quelques vérifications afin de s’assurer que tout va bien. A peine est-il hors de sa chambre, qu’un individu pointe sur lui une arme et lui fait injonction, par des signes, de garder le silence et de lever la main. Surpris et désemparé, Ambroise obéit aux ordres de son visiteur inattendu. Celui-ci le conduit dans les toilettes où il l’enferme pour pouvoir opérer tranquillement. Le voleur s’empare de deux motos et disparait dans la nature.

Le jour levé, Ambroise, certain que son dangereux visiteur n’est plus là, fait des appels au secours. Entendu par les voisins, ceux-ci cherchent naturellement à comprendre ce qui se passe. C’est alors qu’avec les cris d’Ambroise, ils parviennent à identifier où il se trouve et lui ouvre la porte pour le sortir de là. Tout confus, il leur raconte ce qui lui est arrivé. Ambroise se porte au commissariat pour déposer plainte. Une enquête est ouverte.

Une nuit, une patrouille de la police Républicaine met la main sur des individus à moralité douteuse. Leur interrogatoire sur ce qu’ils font dans la vie, enfonce le clou du doute sur leur personnalité. Les policiers décident alors de pousser leur curiosité et d’opérer une fouille à leur domicile. La fouille faite permet de retrouver chez certains parmi eux des armes blanches et des articles volés comme des motos et des postes téléviseurs. Une des motos volées à Ambroise se trouve parmi les articles retrouvés. Ambroise l’identifie au commissariat et apporte la preuve qu’il en était le propriétaire. Il reste à retrouver la deuxième moto.
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Alain, nous le nommeront ainsi, est celui au domicile de qui une des motos de Ambroise est retrouvée. Il a comparu au tribunal de première instance de Parakou le 1er février dernier. Ambroise était là aussi et a été invité à monter le premier à la barre. Il raconte les faits tels qu’il les a subis.
Alain monte ensuite la barre.

TPI Parakou

Le président s’adressant à Alain.
Président : Alors, monsieur, vous venez d’entendre tout ce qui a été dit par Ambroise. Reconnaissez-vous les faits ?
Alain : Non monsieur.
Président : Comment ça non ? que fait sa moto chez vous alors ?
Alain : C’est pour un ami
Président : Un ami ? comment il s’appelle ?
Alain : Silence
Président : Mais c’est à vous que je parle non ?
Alain garde toujours le silence.
Président : Ah bon, vous ne savez plus parler ? C’est bien.
Le procureur prend la parole et s’adresse à Alain
Procureur : Alors dites-moi, les armes retrouvées chez vous et les autres objets sont toujours pour votre ami sans nom ?
Alain ne répond pas.
Procureur : Monsieur, vous nous entendez là au moins.
Alain hoche la tête en guise d’une réponse positive à la question du procureur.
Procureur : Ah oui, vous nous entendez mais vous êtes subitement devenu muet.
Le président prend la parole et invite Ambroise à monter la barre.
Président : Que réclamez-vous ?
Ambroise : Je veux ma moto.
Président : Elle n’est pas là. On fait comment ? votre moto était-elle neuve ? A combien l’estimez-vous ?
Ambroise : Ma moto est neuve, juste 4 mois d’utilisation. Je réclame 400.000 francs pour ça.
Sur cette demande le procureur présente sa réquisition et demande que le prévenu soit condamné à 48 mois d’emprisonnement ferme, à 100.000 francs d’amende et à 400.000 francs de dommages et intérêts.
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Le président prononçant la sentence condamne Alain à 60 mois d’emprisonnement ferme, 100.000 francs d’amende et à 400.000 francs de dommages et intérêts. 

Kolawolé BIAOU
​Journaliste - chroniqueur judiciaire