Arrivé au Bénin pour se faire soigner par un prétendu guérisseur, Hervé un Ivoirien s’est retrouvé dépouillé. L’affaire a été jugé au tribunal de première instance de deuxième classe de Ouidah.
A Natitingou, c’est Grégoire qui achète une lampe solaire avec un faux billet de 10.000 francs. Le procureur lui dit qu’il l’aura désormais à l’œil. Kodjo et Sidoine, deux jeunes de 19 ans se sont glissés dans une église pour y dérober l’offrande. Puisque cette offrande est destinée au Seigneur, c’est donc avant tout l’affaire de Dieu lui-même, énonce le procureur de la République. Bakanmè, arrondissement de Sékou, Séraphin a pris la fuite après avoir tiré sur un bouvier qu’il accuse d’avoir détruit ses plantations avec ses bœufs. Séraphin a été jugé au tribunal de première instance de deuxième classe d’Allada. Bienvenue dans votre chronique judiciaire « Dans le Box ».
Sur le trajet Tokpa – Comè, deux chauffeurs causent un accident mortel. Ils seront jugés au tribunal de Ouidah. A Sékou, c’est Richard qui tue le cochon qu’engraissait Pascal alors que celui-ci l’avait pourtant caché dans un trou. Richard est jugé au tribunal d’Allada.
A Parakou, deux frères se sont retrouvés devant le tribunal pour s’être bagarrés. A Natitingou, c’est le gardien d’une structure qui est jugé pour complicité de vol dans cette structure.
En 2021, deux jeunes braquent un zémidjan sur la route allant de Pahou à Tori gare. Richard, la victime, échappe de peu à la mort pour avoir eu la force de fuir lorsqu’il a reçu des coups de machette. Les enquêtes conduiront à l’arrestation de Fabrice et de Bérenger qui ont été jugés le 20 novembre 2024 devant le tribunal de première instance de deuxième classe de Ouidah statuant en matière criminelle.
Eloi, un boutiquier a été poursuivi et condamné à 12 mois d’emprisonnement ferme pour avoir trafiqué le compteur de la SBEE afin de payer moins de frais d’électricité.
Elodie, 17 ans a décidé d’aller vivre avec Fabrice son petit ami. Celui-ci est poursuivi devant le tribunal d’Allada pour excitation de mineure à la débauche. Véronique, 61 ans, a vu son épargne disparaitre pour avoir fait confiance à un tontinier. Au tribunal d’Allada, plusieurs vendeurs à la sauvette ont comparu pour avoir violé l’arrêté préfectoral interdisant ce mode de vente au niveau du péage. Bienvenue dans votre chronique judiciaire « Dans le Box ».
Victorine, une jeune accouchée par césarienne s’est retrouvée en prison faute d’argent pour payer les frais de césarienne; elle avait tenté de s'enfuir de l'hôpital. A Allada, Sylvie et Edwige, deux jeunes dames ont comparu pour avoir volé du maïs dans le champ d’un instituteur. Bienvenue dans votre chronique judiciaire « Dans le Box ».
L’histoire se passe à Parakou. Un jeune homme tombe fou amoureux d’une jeune dame. Tous sont âgés d’environ trente ans. L’homme fait des avances à la dame et celle-ci lui oppose une fin de non-recevoir et lui rappelle qu’il est marié et qu’elle l’est aussi. L’homme insiste et fait même du chantage à la femme en la menaçant de dire à son époux qui est son cousin que c’est elle qui lui fait des avances. La femme prend alors la décision de tout révéler à son époux avec qui elle ne vit pas. Le mari et la femme ont des domiciles différents. La femme transfert désormais tous les messages échangés avec son courtisan à son mari. Un soir, le jeune homme, Habib, nous l’appellerons ainsi, envoie des messages WhatsApp à la femme que nous appellerons Bibata. Il insiste et demande à Bibata de lui permettre d’aller la voir chez elle. Bibata lui rappelle qu’elle est mariée et qu’elle ne peut accéder à sa demande. Mais Habib ne lâche pas. Au fur et à mesure de leurs échanges par messagerie WhatsApp, Bibata transfère les messages à son mari. Le mari en courroux décide de donner une petite correction à son Habib son cousin qui veut coucher avec sa femme. Le mari de Bibata lui demande de faire semblant d’accepter. Bibata suit à la lettre les consignes de son mari et fait semblant de faiblir. Bibata dit à Habib qu’elle accepte de l’écouter puisqu’il insiste. Elle lui dit qu’elle va laisser ne fermera pas sa porte à clé et qu’il peut l’ouvrir et entrer une fois chez elle. Habib, tout content pense avoir enfin gagner et dit à la femme qu’il est là dans 20 mn. Il était environ à 00h 50 mn ce jour-là. Habille mets de jolis habits et se parfume rapidement pour aller voir Bibata qui l’attend. Il espère une chaude nuit avec elle. Le mari de Bibata qui a monté ce plan, alerte aussitôt deux autres de ses cousins et leur demande de se rendre chez sa femme dans une quarantaine de minutes pour constater ce qui s’y passe et infliger une petite correction au voleur de femme qu’ils trouveront là-bas. Le plan est respecté à la lettre. Les deux cousins se portent au domicile de Bibata dans la grande discrétion. Une fois sur les lieux, ils ouvrent la porte et voient dans la chambre, la femme et son amoureux assis sur le lit. Les cousins hurlent aussitôt sur Habib : tu fais quoi ici chez la femme d’autrui à cette heure tardive de la nuit ? Avant que Habib n’ait le temps d’ouvrir la bouche pour se défendre, il prend une grosse gifle. Les deux cousins le maitrisent en même temps, le mettent à terre et l’attachent pour ne pas lui donner l’occasion d’entrer en combat avec eux. L’un d’eux lui demande de se mettre debout. Habib ne peut s’exécuter. Il est alors trainé au dehors par terre. L’un des cousins se saisit d’une chaise et frappe Habib avec. L’amoureux se tortille et hurle de douleur. Les deux cousins envoyés par le mari de Bibata continuent de rouer Habib de coups. Le mari de Bibata qui tente entre-temps de les joindre en vain, demande à l’un de ses amis de se rendre chez sa femme pour constater ce qui s’y passe. Sur les lieux l’ami constate que le chercheur de femme est pris et soumis à une bonne correction. Pour rendre compte à son envoyeur, il sort son portable et filme la scène. On y voit Habib qui se tord et hurle de douleur. Contents de lui avoir donné une bonne correction, les deux frères cousins libèrent Habib qui est leur autre cousin. Ce dernier fait appel à des proches qui l’aident à se rendre à l’hôpital. Admis aux urgences son cas est diagnostiqué très grave et il passe au bloc opératoire. La facture est bien salée. Environ un million 500 mille francs CFA dépensés. Ses bourreaux l’ont assisté et ont pris en charge les soins. Mais Habib est handicapé à vie. La correction fraternelle le laisse handicapé moteur. Habib boite désormais. Et ceci pour toujours. Habib pense que ses cousins méritent aussi une bonne leçon de vie et il porte plainte contre eux. Les deux bourreaux cousins et l’ami du mari de la femme qui a filmé sont interpellés et déposés en prison. Ils ont comparu ce 18 avril au tribunal de première instance de première classe de Parakou. La victime le premier monte la barre. Président : Qu’est ce qui s’est passé monsieur ? Habib : Ils ont demandé à cette femme que voici de m’appeler et de me demander de venir chez elle une nuit autour de 22h et quand je suis arrivé, ils se sont mis à me battre jusqu’à me casser les pieds. Président : Que leur avez-vous fait ? Habib : Rien monsieur. Président : Comment rien ? Ils ne sont pas fous non ? Le procureur prend aussitôt la parole après ces mots du président. Procureur : Dites-nous la vérité. Ainsi, on ne trainera pas trop. Vous connaissez la femme ? Qui est-elle quoi pour vous ? Habib : Oui, c’est une connaissance. Procureur : Une connaissance comment ? C’est votre sœur, votre parent, votre copine ? qui est-elle pour vous ? Habib : Silence. Procureur : Vous ne dites rien ? Vous êtes allé chercher la femme d’autrui et ils vous ont tapé. N’est-ce pas cela ? Même s’ils ont mal agi. Dites au moins la vérité. N’êtes-vous pas marié ? Habib : Oui. Je suis marié. Procureur : Alors si vous venez voir un homme dans votre chambre avec votre femme sur votre lit, que feriez-vous ? Habib : Je porterais plainte. La salle éclate de rire. Procureur : Puisque vous n’étiez pas dans le cas, vous raisonnez bien. C’est bon. Les prévenus invités successivement à la barre reconnaissent les faits. Le président s’adressant à nouveau à Habib à la barre demande si ses cousins l’ont assisté alors qu’il était à l’hôpital ? Habib répond qu’ils l’ont assisté financièrement en prenant en charge les frais de soins. Président : Alors que réclamez-vous maintenant ? Habib : Qu’ils soient punis. Le procureur invité à présenter ses réquisitions fait constater que les trois prévenus sont coupables car nul ne doit se rendre justice. Puisqu’ils ont reconnu les faits et qu’ils ont essayé de réparer le tort causé à la victime, le procureur demande leurs condamnations à 04 mois d’emprisonnement assortis de sursis. Le président prononçant la sentence fait la part des choses et condamne les deux cousins qui ont porté la main sur la victime pour coups et blessures volontaires à 24 mois d’emprisonnement assortis de sursis, outre 50.000 francs d’amende chacun. L’ami du mari qui a filmé a été condamné quant à lui pour non-assistance à personne en danger à 12 mois d’emprisonnement assortis de sursis. Kolawolé BIAOU
Journaliste - chroniqueur judiciaire LEGIBENIN Alexis, un jeune homme, la trentaine. Taille moyenne, bien musclé célibataire, vient de passer un mois en prison. Au banc des prévenus, il a comparu devant le tribunal de première instance de première classe de Parakou le 15 octobre 2024 A la barre, Alexis se soumet aux formalités d’usage avant les questions sur l’affaire pour laquelle il doit répondre. Je suis Alexis D. j’ai 28 ans. Je suis célibataire sans enfant se présente-t-il. Et au président de lui dire : Monsieur, on vous reproche d’avoir volé une marmite. Qu’en est-il en réalité ? Alexis : Monsieur le président, je n’ai pas volé de marmite. Je passais. J’ai trouvé la marmite près d’une poubelle et je l’ai prise.
Président : Ah bon ! La poubelle à laquelle vous faites allusion était-ce en brousse, loin des habitations ou en pleine agglomération ? Alexis : C’était en pleine agglomération. Président : Était-ce vous qui aviez déposé la marmite à cet endroit ? ou y-avait-il une mention que les objets ici déposés sont jetés ? Alexis : Non, ce n’est pas moi qui ai déposé la marmite là et il n’y avait aucune mention qui stipulait que les affaires à cet endroit sont jetées. Président : Alors, pourquoi vous permettez-vous de prendre la chose d’autrui et de dire que vous l’avez ramassé dans un tas d’ordures ? Euh, euh, euh balbutie Alexis, sans pouvoir sortir le moindre mot. Le procureur est alors invité à prendre la parole pour ses questions. Procureur : Monsieur, vous que faites-vous dans la vie ? Alexis : Rien monsieur. Procureur : Avez-vous appris un métier ? Alexis : Oui monsieur. Je suis soudeur de formation. Procureur : Et pourquoi n’exercez-vous pas votre métier ? Alexis : Je n’ai pas les moyens pour acheter les outils de travail ? Procureur : Alors, vous préférez voler et quoi encore une marmite ? Alexis : hum grand soupir ! Procureur : Quoi ? parlez ! Exprimez-vous ! Alexis se contente simplement de secouer la tête négativement comme pour dire qu’il n’y a rien. Le procureur signale alors sur ce signe de Alexis qu’il a fini avec ses questions. Le président demande au procureur de présenter ses réquisitions s’il est prêt. Le procureur : Merci monsieur le président. Le sieur Alexis est accusé de vol de marmite qu’il dit avoir ramassé sur un tas d’ordures en pleine agglomération. L’intéressé n’a pu se défendre de façon convaincante. Je vous prie donc de le retenir sous les liens de vol de marmite. Je demande que le prévenu soit retenu dans les liens de vol de marmite et qu’il soit condamné à trois mois d’emprisonnement ferme. Président s’adressant à Alexis : Monsieur avez-vous quelque chose à dire par rapport aux réquisitions de monsieur le procureur ? Alexis : Je vous prie de me pardonner. Je vous en supplie. Je ne vais plus recommencer. Alexis supplie le tribunal. Le président prend la parole et prononce le verdict : Le tribunal statuant en premier ressort, par jugement contradictoire et en matière correctionnelle vous retient sous les liens de vol de marmite. Le tribunal vous condamne à trois mois d’emprisonnement ferme. Si vous n’êtes d’accord vous avez 15 jours pour faire appel conclut le président. Kolawolé BIAOU Journaliste - chroniqueur judiciaire LEGIBENIN Florentin, enseignant, a été jugé et condamné par le tribunal d’Abomey pour avoir battu son fils. A Parakou, Alexis, jeune soudeur, a écopé de trois mois d’emprisonnement ferme pour un vol de marmite déposée près d’un tas d’ordures. Bienvenue dans votre chronique judiciaire « Dans le Box ».
A Agolin dans la commune de Covè, un homme est surpris en train d’enterrer un gris-gris au beau milieu de la voie. Forcé à déterrer ce qu’il venait d’enterrer, Gilbert menace et frappe. A Banikanni, c’est Boris, un étudiant de l’université de Parakou, qui se fait dérober deux portables et la somme de 80.000 francs alors qu’il venait de rentrer chez lui et qu’il s’était assoupi après sa dure journée de labeur.
Dans cette rue mal éclairée, au beau milieu de la route, un homme accroupi creuse énergiquement un trou. Près de lui se trouve une calebasse remplie d’amulettes et autres morceaux de bêtes sauvages et de plumes. Peut-être le tout enrobé d’un filet d’huile rouge. Gilbert doit se dépêcher afin que personne ne le voit. Il faut qu’il termine rapidement d’enterrer cette calebasse protectrice.
Alors qu’il achevait sa tâche, Gilbert entend une voix l’interpeller : - Gilbert, c’est bien Gilbert mon locataire ! Que fais-tu là ? N’est-ce pas que tu es entrain de jeter de mauvais sorts à ceux qui empruntent cette voie ? N’est-ce pas ce que vous faîtes pour qu’il y ait sur des voies des accidents inexplicables ? Gilbert répond : Mais propriétaire, que faites-vous aussi là à cette heure tardive ? Le propriétaire : C’est à toi de me répondre d’abord et de m’expliquer pourquoi tu enterres là un gris-gris. Gilbert : Propriétaire, cela ne vous regarde pas. Le propriétaire : Comment cela ne me regarde pas. Il y a des enfants qui passent par là chaque matin pour aller à l’école. Ce n’est pas bien ce que tu fais. Tu dois déterrer ton truc là. Mais Gilbert refuse farouchement de déterrer ce qu’il venait d’enterrer. Le propriétaire arrache brutalement la houe à Gilbert et se met à creuser. Gilbert bondit sur lui et l’assène de coups. Le propriétaire hurle, hurle plus fort. Le voisinage tiré de son sommeil accourt. Il est minuit passé. Gilbert est arrêté et conduit au commissariat de police de Agolin dans la commune de Covè. Ce lundi 14 octobre 2024, Gilbert est assis parmi les détenus conduits au tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey. A l’appel de son nom, Gilbert, un homme de petite taille, trapu, 35 ans environ, se lève et se dirige vers la barre. Le président l’interroge : - Président : Monsieur, il vous est reproché d’avoir exercé des violences physiques sur votre propriétaire qui vous a surpris en train d’enterrer un sacrifice sur la voie publique derrière une école primaire. Reconnaissez-vous les faits ? - Gilbert : Oui président. - Président : Pourquoi étiez-vous en train d’enterrer sur la voie publique un gris-gris alors que les écoliers prennent par là pour aller à l’école ? - Gilbert : Le sacrifice que je faisais n’était pas destiné à faire du mal à quelqu’un. C’était pour moi-même. C’est pour que mes activités marchent. - Président : Etiez-vous obligé d’enterrer votre gris-gris sur la voie publique ? - Gilbert : Oui, c’est le mode de fonctionnement de ce sacrifice. C’est fait pour apporter la chance. - Président : Savez-vous au moins que si quelque chose arrive aux enfants qui prennent par là, on peut s’en prendre à vous ? En plus, vous avez frappé votre propriétaire qui s’opposait à votre action. Ce que vous avez fait est suffisamment grave. C’est une voie publique et vous n'avez aucunement le droit d’y enterrer des choses. Dites-moi à quelle heure faisiez-vous votre sacrifice, puisque c’est comme cela que vous l’appelez. - Gilbert : Dans la nuit profonde au-delà de 00H. - Président : Et si quelque chose arrivait aux enfants, qu’allez-vous dire ? - Gilbert : Croyez-moi monsieur le président, ce n’est pas pour faire du mal. Le président donne la parole au procureur de la République pour ses éventuelles questions. Le procureur indique ne pas en avoir et être prêt pour ses réquisitions. D’un signe de la main le président l’y autorise. - Procureur : Merci monsieur le président, le prévenu ici présent devant nous est retenu dans les liens de faits de violence exercée sur son propriétaire. Alors que son propriétaire voulait l’empêcher de faire subir quelque mauvais sort aux enfants qui fréquentent les lieux, ce monsieur s’est acharné sur ce dernier. Il prétend aujourd’hui que son gris-gris n’avait pas pour but de faire du mal. Nous n’en savons rien comme vous avez si bien mis en doute ses propos. Ces violences sont établies et je demande que le tribunal le condamne à 6 mois d’emprisonnement dont 3 mois d’emprisonnement ferme. Le président reprenant la parole déclare : Monsieur, le tribunal vous retient dans les liens des faits et vous condamne à 12 mois d’emprisonnement assorti de sursis. Et si jamais on nous informe que quelque chose est arrivé aux enfants de cette école, vous aurez des problèmes avec nous. Tout content, Gilbert retourne à sa place. Il va être libre et cela se lit sur son visage. Esaïe DAAGUE Journaliste - chroniqueur judiciaire LEGIBENIN Premier jour du mois d’avril à Nikki. Il sonne environ 18h 45. Yarou, la quarantaine d’âge revient de la ville. Ses deux épouses se précipitent pour lui souhaiter la bienvenue. Yarou répond à leur salutation. Il ne les voit cependant pas encore prêtes pour la prière, ni en train de s’y préparer bien que l’heure soit proche. Le polygame fait injonction à ses épouses tous travaux cessants de se préparer pour la prière qu’elles ne doivent pas manquer. En bonne épouse la première femme laisse tout tomber, fait rapidement son ablution et se met à prier. A l’inverse, la deuxième femme reste indifférente aux ordres de l’époux.
La prière terminée, la première épouse échangeait à la porte de sa chambre avec une voisine passée la voir. La seconde épouse, de sa chambre les remarque et pique une colère à les voir ainsi échanger toutes les deux. Ne supportant pas pour longtemps cette complicité entre les deux femmes, elle sort les affronter et se met à hurler qu’elle se mettent ensemble pour la dénigrer. Les deux amis ne s’occupant pas d’elle, sa colère devient plus virulente. Elle impose à l’amie de sa coépouse de vider les lieux. Mais celle-ci ne s’exécute pas. Les deux amis l’ignorent et continuent dans leur papotage. Furieuse, elle bondit de chez elle pour venir mettre hors d’habitation l’amie de sa coépouse. Sa coépouse s’interpose. La deuxième épouse se met à la taper. Et comme si cela ne suffit pas, se saisit d’une lame et lui déchiquète le corps. Les appels au secours de l’amie de sa coépouse alerte le voisinage qui arrive à maitriser la femme déchainée et en furie. Le mari qui trainait dehors après la prière, avertit, se précipite au foyer et conduit sa femme ensanglantée au centre de santé. L’autre femme est interpellée par la police et conduite au commissariat. Présentée au procureur, elle est placée sous mandat de dépôt. Au bout d’une semaine de séjour carcéral, elle comparait au tribunal de Parakou le 18 avril dernier. Assise en première loge sur le banc des prévenus, Foussénatou on l’appellera ainsi, était très remarquable dans la salle. Seule femme parmi les prévenus, son petit enfant qui réclamait sa liberté dans la salle par des cris qu’il poussait les faisait vite remarquer. A l’appel de son dossier, Foussénatou se lève, portant l’enfant dans ses bras. Sa coépouse aussi était présente. La prévenue est la première appelée à la barre. Le président : Mme vous êtes accusé de coups et blessures sur votre coépouse et d’agression verbale sur elle et son amie reconnaissez-vous les faits ? Foussénatou : Oui, c’est vrai. Je reconnais avoir porté sur ma coépouse des coups après les avoir agressées verbalement, elle et son amie. Mais c’est elles qui m’ont provoqué. Président : Qu’ont elles fait pour vous provoquer. Foussénatou : Ma coépouse a invité sa copine et sous mon nez, elles se sont mises à parler de moi, à me critiquer. Président : Ah bon ? qu’ont-elles dit ? Foussénatou : Ma coépouse dit à son amie que je suis une femme insoumise. Que je ne respecte pas les consignes de mon mari. Elle lui a aussi dit que je n’aime pas prier. Elles font des commentaires et rient de moi. Le procureur s’ingère dans le questionnement de la prévenue. Procureur : Madame, où étiez-vous au moment où les deux amies causaient. Foussénatou : J’étais dans ma chambre. Procureur : êtes-vous sûre d’avoir bien capté les mots de leur causerie ? Foussénatou : Oui je suis sûre. Le président invite alors sa coépouse Nimatou on l’appellera ainsi, à monter la barre. Président : Que s’est-il passé madame Nimatou ? Nimatou raconte les faits comme cela s’est passée et insiste : Ma copine et moi n’avons pas évoqué le nom de ma coépouse encore moins, fait allusion à un fait la touchant. Je suis désolée. Ma coépouse s’est laissé aller dans son imagination, malheureusement mauvaise, qui nous a conduite ici. L’amie de Nimatou à la barre dit exactement la même chose que Nimatou. Foussénatou est alors invitée de nouveau à monter la barre. Président : C’est votre parole contre les deux. Quelle preuve avez-vous concrètement pour nous persuader de vos allégations ? Foussénatou : Je n’en ai pas. Alors le procureur lui demande - savez-vous que nul n’a le droit de se faire lui-même justice ? Même si vous avez des preuves contre ces dames, pensez-vous que vous êtes en droit de vous rendre justice vous-même ? Foussénatou : Désolée, j’ai agi sous l’effet de la colère. Je regrette mes actes. Le président demande si le mari des protagonistes est là. Président : Monsieur après ces faits je crois que vous comprenez que vous devez séparer vos épouses pour leur sécurité. Et surtout vous devez les mettre à égales conditions de vie. En vous mariant à deux femmes, c’est que vous êtes capables de bien les traiter et équitablement. Le procureur : Vous devez respecter ces consignes pour éviter que tel drame qui heureusement a vite été maitrisé ne se reproduise plus. On ne sait jamais, vous n’êtes pas là en pleine nuit, vous imaginez ces deux femmes livrées à elles-mêmes sous l’effet de la colère ? Le pire peut vite arriver. Soyez prudent. Si une telle situation advenait encore on va vous condamner aussi. Après ces mises en gardes, le procureur demande que dame Foussénatou soit retenue sous les liens de coups et blessure volontaires et soit condamnée à 12 mois d’emprisonnement avec sursis et à 100 000 franc d’amende. Le président condamne dame Foussénatou à six mois d’emprisonnement avec sursis et à 100 mille d’amende. Kolawolé BIAOU Journaliste - chroniqueur judiciaire LEGIBENIN Bienvenue dans ce premier numéro de la saison 2 de votre chronique judiciaire « Dans le box ». Dans le box, ce sont des procès suivis et écrits par nos différents correspondants dans les différentes juridictions du pays. Tout au long de cette nouvelle saison, nos différents correspondants à Natitingou, à Parakou, à Abomey, à Allada, à Ouidah et à Cotonou vous feront découvrir les travers de notre société et comment ceux-ci sont sanctionnés. Vous allez ainsi en apprendre, sur ce qu’il ne fait pas faire chez nous autrement dit sur le droit pénal du Bénin.
Aujourd’hui, nous allons d’abord nous rendre au tribunal d’Abomey où Firmin, pour avoir volé deux téléphones portables, a été condamné à 6 mois d’emprisonnement ferme. Nous nous rendrons ensuite à Avakpa où un homme a insulté et battu son père pour avoir répudié sa mère adultère. |
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